Mon histoire
Collectionner des boutons
A voir les petits boutons ordinaires qui décorent les vêtements d’aujourd’hui, on pourrait se demander quel intérêt on peut avoir à les collectionner. Maintenant, la plupart des gens préfèrent un vêtement sobre, classique, aux boutons discrets. Mais autrefois, la mode imposait d’autres critères et la fabrication du bouton suivait le goût du jour en produisant des boutons qui étaient des véritables œuvres d’art, souvent comparables à des bijoux. C’est cet art en miniature qui attire les collectionneurs.
Début
Il y a huit ans, il y avait un marchand de fromage au marché de Louvain qui avait affiché qu’il collectionnait des boutons. J’étais étonnée parce que je ne trouvais rien d’intéressant, moi non plus, aux boutons. A ce moment là, il y avait une exposition de boutons à Heist-op-den-Berg et ce que j’y ai vu, m’a convaincue de les collectionner.
Comment commencer alors?
On se demande: où les boutons se trouvent-ils? D’abord on recherche dans sa propre boîte à boutons, des parents, des grands-parents, de toute la famille et des amis. C’est toujours très intéressant de voir ce qui se trouve dans la boîte à boutons: des épingles, médailles, vis, dés à coudre, bijoux cassés, perles, agrafes à rideaux, boucles, clés, jarretelles, même des alliances. On visite des marchés aux puces, des brocantes, des magasins Oxfam, magasins d’occasion… Les boutons peuvent se cacher partout: parmi les bijoux, les outillages, les accessoires de couture… Les antiquaires ont aussi des boutons. Ils ne se trouvent pas souvent dans la vitrine et le prix est plus élevé. Il y a quelques semaines, j’ai acheté un bouton de nacre encastré, dans un petit magasin de dentelle à Gand. Une autre source sont les autres collectionneurs pour faire des échanges. En France et aux États-Unis il y a des bourses exclusivement consacrées aux boutons. Par l’internet, on peut acheter tout, aussi des boutons. Dès les années ‘30, collectionner des boutons est un engouement en Amérique, et parfois on vend une vieille collection et on peut faire des affaires. Aux ventes aux enchères, on propose parfois des boutons.
Organisation
Quand on a trouvé des boutons, on peut faire deux choses: on les met dans une boîte, ou on les arrange par matière, couleur, âge, sujet. Un classement est plus pratique pour retrouver un bouton spécifique. Moi, j’ai deux meubles d’imprimerie aux cases ou je mets des boutons d’une période ou d’une mème matière par tiroir. p.e. les boutons de la 18-ième siècle, les émaillés, les boutons en verre, les boutons d’artistes, aux images Japonaisantes, en argent… Pour reconnaître la matière, la manière de nettoyer, ou l’âge d’un bouton, on peut consulter des livres spécialisés.
Qui est sur le bouton?
Après la question: “Où avez-vous trouvé tous ces boutons?” on me demande toujours: “Comment savez-vous qui figure sur un bouton?” Il y a des livres et magazines spécialisés sur les boutons. J’ ai plus de 40 livres en français et en anglais. Le bible des collectionneurs de boutons, c’est ‘The big book of buttons’ de Elisabeth Hughes et Marion Lester.
ça coûte combien?
Il n’y a pas de prix fixe pour des antiquités. Le prix d’un bouton dépend de l’endroit ou on le trouve. Un bouton coûte entre €0,02 et €0,05 dans un magasin d’occasion. à la brocante, le prix varie selon le marchand. Chez l’antiquaire, vous devrez payer plus, probablement. Sur Ebay, j’ai vu des boutons de plus de €1000 par pièce.
Combien de boutons avez-vous?
Excusez-moi, mais je ne sais pas combien. Une collectionneuse américaine a dit qu’un collectionneur de boutons ne peut pas avoir trop de boutons.
Que dit votre mari de votre occupation?
Parfois il se moque de moi quand la table est pleine de boutons. Mais en général, il me supporte. C’est lui qui cherche les boutons en vente sur Ebay, et il m’accompagne aux brocantes.
Avez-vous un bouton préféré?
Non, je n’en ai pas. J’ai beaucoup de beaux boutons que j’aime bien.
C’est votre intention de vendre la collection au prix fort?
On m’a déjà posé cette question. Mais si je n’ai pas besoin d’argent, je ne vend que mes doubles pour acheter d’autres boutons qui manquent dans ma collection.
Pourquoi exposer?
Dans la maison de retraite ou ma belle-mère a résidé la dernière semaine de sa vie, j’avais eu la possibilité d’exposer. J’ai préparé pendant un an 23 cadres. C’est une sorte de publicité afin qu’on ne jette plus la boîte à boutons dans la poubelle. C’est ma manière de faire connaître à tout le monde que je collectionne des boutons.